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Olivier Jean, le regard analytique du courte piste

Un homme portant une barbe rousse, vêtu de noir et rouge, prend la pose devant une patinoire.

Olivier Jean, entraîneur tactique pour l'équipe canadienne de patinage de vitesse sur courte piste

Photo : Greg Kolz / Greg Kolz / Patinage de vitesse Canada

L’ancien patineur de vitesse Olivier Jean était un spectateur très attentif dans les gradins lors des Championnats canadiens à l’aréna Maurice-Richard à la fin septembre.

En fait, il n’était pas un simple spectateur.

Téléphone cellulaire à la main, ordinateur portable sur les genoux, il a passé la fin de semaine à filmer les courses et à compiler des données.

Depuis quelques mois, il est entraîneur à temps plein avec Patinage de vitesse Canada. Son titre? Entraîneur tactique de l’équipe nationale de courte piste.

Il avait déjà amorcé une collaboration, à temps partiel, avec la fédération la saison dernière. Cette année, son implication est plus concrète et plus directe aux côtés de ses collègues Sébastien Cros et Marc Gagnon.

L’an passé, je n’étais pas en contact à temps plein avec les athlètes, explique l’athlète olympique en courte et longue piste en entrevue à Radio-Canada Sports. Je partageais mes informations avec les entraîneurs et ils utilisaient mes analyses comme ils le voulaient. Cette année, je partage mes informations avec eux, mais je suis sur la glace tous les jours et je participe au développement tactico-pratique des athlètes.

En d’autres mots, Olivier Jean conseille les patineurs dans leurs choix de tracés, que ce soit pour bloquer, accélérer ou dépasser. Bref, il aide à façonner la prise de décision sur la glace, les stratégies et les tactiques de course.

Olivier Jean s’appuie sur sa longue expérience sur la glace, ses études en kinésiologie et en gestion et, surtout, sur les statistiques.

L’an passé, on explorait comment on allait analyser le patinage de vitesse de façon plus objective que subjective, avec des statistiques, un peu comme au soccer, au hockey et au football, explique-t-il. C’était un peu mon travail de me poser ces questions-là.

L’entraîneur s’intéresse naturellement à la vitesse, mais aussi au positionnement dans le groupe de patineurs sur la glace et des stratégies à adopter en conséquence. Un athlète en tête de course n’effectuera pas le même tracé qu’un patineur en fin de peloton.

Un athlète en queue de peloton, on s’attend à ce qu’il patine plus à l’extérieur pour diminuer les forces G dans ses jambes et qu’il se repose un peu, illustre le médaillé d’or au relais aux Jeux de Vancouver. À l’opposé, un athlète qui patine au premier rang, on ne veut pas d’un tracé large qui ouvrirait la porte à des dépassements à l’intérieur. J’analyse beaucoup les courses en fonction du positionnement parce que pour nos patineurs, la vitesse n’est pas un enjeu. C’est pourquoi la stratégie est super importante.

Un gestionnaire moderne et outillé

L’ancien patineur de 39 ans ne croyait pas devenir entraîneur de patinage de vitesse si rapidement après sa carrière d’athlète, conclue en 2019.

À la fin de sa carrière sportive, il a collaboré avec le club de patinage de Rosemère. Puis, pendant sa maîtrise à l’Université Queen’s, il a notamment participé à des camps avec de jeunes patineurs de Kingston.

Il a depuis travaillé dans des entreprises en démarrage en plus de remplir des mandats à temps partiel avec l’équipe américaine de courte piste comme avec l'Italienne Arianna Fontana, onze fois médaillée olympique.

L’appel de la glace était trop fort. Encore aujourd’hui, quand il a une fin de semaine de congé, il part à Québec pour glisser sur le nouvel anneau de glace intérieur.

Ses études en kinésiologie et en gestion le guident dans son nouveau travail.

Ça aide beaucoup la façon dont je vois l’acquisition de nouvelles habiletés motrices et l’apprentissage, raconte Olivier Jean. Comme entraîneur, je fais beaucoup de gestion avec les athlètes et ma maîtrise en gestion m’a préparé à ça. Comment convaincre les gens d' adopter de nouvelles idées ou encore comment innover et bien travailler en équipe? Il y avait beaucoup de ça dans mes études.

J’ai aussi fait beaucoup de statistiques, ce qui fait que je suis plus efficace avec les données et je les comprends mieux, ajoute-t-il. Ensuite, mon bagage en statistiques et en kinésiologie me permet de bien en discuter avec les autres scientifiques de l’équipe. Je peux avoir de meilleurs échanges avec les physiothérapeutes et préparateurs physiques, parce qu’on se rejoint dans les différents champs d’expertise scientifique.

Olivier Jean reconnaît que l’approche qu’il a avec les athlètes est un peu différente de celle que ses entraîneurs avaient avec lui à l’époque où il faisait partie de l’équipe nationale de courte piste. Pour tirer le meilleur du potentiel des athlètes, il faut d’abord trouver les bons mots et s’adapter.

Les individus sont différents et je ne peux pas utiliser la même stratégie ou les mêmes mots pour essayer de motiver tout le monde, explique Jean. On a une vingtaine d’athlètes et adapter son message, c’est primordial.

Les athlètes veulent être consultés dans les prises de décisions et quand ils comprennent bien les raisons, eux-mêmes seront davantage investis, ajoute l’entraîneur. Ils doivent sentir qu’ils occupent une place centrale. Il n’y a pas un jeune qui va s’entraîner à 100 % s’il ne comprend pas pourquoi. Ça n’existe plus, mais ça existait quand moi je patinais.

Un indéniable signe des temps. Les athlètes changent, les entraîneurs aussi.

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