Convoi de tracteurs à Trois-Rivières : les agriculteurs veulent des gestes concrets
Les agriculteurs ont occupé le centre-ville de Trois-Rivières, vendredi, avec un convoi de tracteurs qui n'est pas passé inaperçu.
Photo : Radio-Canada / Martin Chabot
Comme ils l'ont fait dans d'autres villes au cours des derniers mois, notamment à Québec et Drummondville, les agriculteurs ont pris d'assaut le centre-ville de Trois-Rivières vendredi matin.
Plusieurs convois de véhicules agricoles des quatre coins de la Mauricie ont convergé vers le parc portuaire pour sensibiliser les élus à l’urgence d’agir pour l’avenir des entreprises agricoles. La mobilisation, organisée par l'Union des producteurs agricoles de la Mauricie, s’est concrétisée en un cortège d’une soixantaine de véhicules.
Les agriculteurs demandent un soutien financier accru, la fin d'une bureaucratie trop accaparente pour eux et une compensation financière pour les pertes de 2023. Ils pointent du doigt plusieurs problèmes auxquels ils font face, notamment les taux d'intérêt, les écofrais, et de grandes difficultés pour la relève agricole.
Le président de l’UPA Mauricie, Martin Marcouiller, indique que le message est le même depuis le début. Notre agriculture est malade. Nos producteurs, nos productrices et la relève sont ici pour manifester, pour se mobiliser pour dire que notre agriculture va mal et qu’on a besoin de changements au Québec si on veut continuer à nourrir notre population
, dit-il.
Les manifestants réclament de gestes concrets de la part du gouvernement.
Photo : Radio-Canada / Martin Chabot
Deux ministres caquistes de la Mauricie étaient présents lors de cette manifestation pour écouter les revendications, soit le ministre du Travail Jean Boulet, et la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel.
Ils ont dit bien comprendre les enjeux, ils reconnaissent les problématiques et s'engagent à mettre de la pression pour les aider. Les propos de Jean Boulet, qui a pris la parole, n’ont toutefois pas été bien accueillis. Les agriculteurs ont plutôt scandé le mot “Agissez”, pour signifier qu'ils souhaitent désormais que les élus passent de la parole aux actes.
On les comprend
, a réagi M. Boulet. On veut être présents pour leur dire qu’on est avec eux et qu’on va continuer de mettre de la pression là où ça s’impose.
À lire aussi :
Des centaines d’agriculteurs de l’Estrie manifestent leur ras-le-bol
Un cortège de tracteurs et de remorques pour prioriser l’agriculture
Manifestation des agriculteurs : déjà des mesures en place, répond la CAQ
De la parole aux actes
Martin Marcouiller estime que le message est bien entendu du côté des élus, mais que l'heure n’est plus à l’écoute, mais aux gestes.
Il souligne que les programmes d’aide qui visent les agriculteurs ne sont plus de la bonne époque et qu’ils doivent être remis à jour. À un moment donné, il faut arrêter d'écouter et passer à l’action
, dit-il.
Les programmes ne sont plus adaptés. Ça prendrait un gouvernement 2.0.
Il note que la technologie et les conditions climatiques évoluent rapidement, mais on dirait qu'il n'y a rien au niveau du gouvernement qui évolue, justement.
Martin Marcouiller rappelle un sondage publié ce printemps, qui évaluait à 86 % la baisse du revenu net agricole. C’est catastrophique
, dit-il. À 86 %, je vous dis que ça fait mal au portefeuille, mais que ça fait mal aussi à toutes nos entreprises agricoles, que ce soit au niveau psychologique ou autre. Ce n’est pas normal, c’est quand même le garde-manger des Québécois et on n 'a même pas 1% du budget provincial qui est dédié à l’agriculture¸ ça n'a aucun sens.
Selon une entrevue de l’émission En Direct
