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Royaume-Uni : blocages pour contrecarrer l’expulsion de migrants vers le Rwanda

Des manifestants bloquent une route devant un bus qui devait transporter des migrants depuis un hôtel, le 2 mai 2024, dans le quartier de Peckham, à Londres.

Des groupes de protestation, dont le réseau Antiraids, ont promis d'empêcher le ministère de l'Intérieur d'expulser les migrants des hôtels et des locaux dans tout le Royaume-Uni.

Photo : Getty Images / Carl Court

Agence France-Presse

Les défenseurs des demandeurs d'asile se mobilisent au Royaume-Uni afin d'empêcher les arrestations ou les transferts de migrants et de contrecarrer les plans du gouvernement conservateur, qui entend expulser à partir de cet été des milliers d'entre eux vers le Rwanda.

Le Parlement a voté le 23 avril une loi controversée visant à envoyer des migrants en situation irrégulière au Rwanda où leur demande d'asile sera étudiée, sans possibilité pour eux de retourner au Royaume-Uni, quel qu'en soit le résultat.

Le gouvernement de Rishi Sunak veut commencer ces expulsions dans les 9 à 11 prochaines semaines et s'est mis ces derniers jours à arrêter des migrants dans des opérations qui ont suscité une vague d'inquiétude chez les migrants et les associations qui les soutiennent.

Jeudi, des dizaines de personnes se sont rassemblées devant un hôtel du quartier de Peckham, dans le sud de Londres, pour bloquer un car qui devait transporter des migrants vers le Bibby Stockholm, une barge amarrée au port de Portland dans le Dorset, où sont déjà hébergés des centaines de demandeurs d'asile.

Pendant plusieurs heures, elles ont empêché le départ du véhicule, notamment en formant un cercle autour de lui et en s'opposant aux forces de l'ordre, a constaté un journaliste de l'AFP.

Des manifestants à Londres ont tenté jeudi d'empêcher l'expulsion de migrants de leur logement temporaire, alors que le gouvernement britannique a commencé à détenir des personnes avant leur expulsion controversée.

Des agents de la police se heurtent à des manifestants qui participent à un rassemblement autour d'un bus devant transporter des migrants et des demandeurs d'asile pour les expulser vers le Rwanda.

Photo : Getty Images / HENRY NICHOLLS

Quarante-cinq personnes au total ont été arrêtées et placées en garde à vue, notamment pour obstruction de la chaussée, refus d'obtempérer et violences envers les forces de l'ordre, dont aucun membre n'a été gravement blessé, a annoncé Scotland Yard.

La rue est complètement bloquée par des gens qui résistent au transfert des migrants. Nous sommes bien plus nombreux que la police. Ils n'iront nulle part, a affirmé sur X l'association SOAS Detainee Support, qui vient en aide aux migrants.

Selon l'agence de presse britannique PA, les demandeurs d'asile ont été débarqués du bus et n'ont pas été transférés.

Rishi Sunak marche.

Le premier ministre britannique Rishi Sunak

Photo : Associated Press / Kirsty Wigglesworth

Ces derniers jours, d'autres rassemblements semblables ont eu lieu, à Londres, à Glasgow ou près de Nottingham, à proximité des centres d'immigration du ministère de l'Intérieur, où les migrants et les demandeurs d'asile ont régulièrement des rendez-vous, et devant les hôtels où certains sont hébergés.

À Margate dans le Kent, où des migrants devaient également être transférés vers le Bibby Stockholm, des manifestants ont réussi à faire reculer le gouvernement après avoir bloqué la semaine dernière le départ des cars affrétés pour leur transport.

Margate est prêt à défendre ses propres habitants, a affirmé son maire Rob Yates, qui s'opposait également au transfert des migrants.

Insatisfaction à Downing Street

Ces actions sont complètement inacceptables, a réagi jeudi une porte-parole de Downing Street.

Nous ne laisserons pas un petit groupe d'étudiants, posant pour les réseaux sociaux, nous empêcher de faire ce qui est juste pour la population britannique.

Une citation de James Cleverly, ministre britannique de l'Intérieur

Ces opérations surviennent à un moment où le nombre de traversées de la Manche par des migrants a battu un record historique pour les quatre premiers mois de 2024, avec plus de 8000 arrivées sur les côtes anglaises.

Mercredi, 711 migrants y sont parvenus sur 14 petits bateaux, un record pour une seule journée depuis le début de l'année, tandis que 66 autres, dont des femmes et des enfants, ont été secourus au large de Dieppe, en France, leur embarcation ayant été en difficulté.

Le gouvernement britannique a fixé en priorité la fin de ces traversées, à quelques mois des élections législatives, et insiste en particulier sur le caractère dissuasif de la loi permettant les expulsions vers le Rwanda.

Il a dit espérer expulser d'ici à la fin de l'année un groupe déjà identifié de 5700 personnes, malgré les appels de l'ONU ou du Conseil de l'Europe à abandonner son projet.

Un syndicat de hauts fonctionnaires, le FDA, a d'ailleurs déposé un recours, estimant que la nouvelle loi expose les fonctionnaires à enfreindre le droit international si, comme le prévoit le texte, le gouvernement britannique décide d'ignorer une éventuelle décision de la Cour européenne des droits de l'homme contre les expulsions.

Un premier migrant a été expulsé vers le Rwanda lundi, selon des médias britanniques, mais dans le cadre d'un programme reposant sur le volontariat.

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