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Pas de fusion forcée des offices municipaux d’habitation, dit la ministre Duranceau

Un panneau du HLM Lac Masson annonçant la Résidence Joie de Vivre.

Dans les Laurentides, des projets de fusion des offices municipaux d'habitation sont en cours, tout comme dans Lanaudière.

Photo : Radio-Canada / René Saint-Louis

La ministre de l'Habitation, France-Élaine Duranceau, rejette la proposition de la Fédération des locataires de HLM du Québec de fusionner de force les offices municipaux d'habitation qui ne se sont toujours pas joints au processus de regroupement lancé en 2015.

L'objectif des fusions est d'avoir des offices plus gros avec du personnel à temps plein et spécialisé capable d'offrir de bons services aux 150 000 Québécois qui vivent en HLM.

Outre la gestion des HLM, les offices municipaux d'habitation s'occupent aussi du Programme de supplément au loyer, auparavant appelé AccèsLogis, qui permet à un ménage de ne payer que 25 % de ses revenus pour se loger, comme dans un HLM, mais dans un logement privé.

Québec demande aussi maintenant aux offices d'offrir un service d'aide à la recherche de logement, ce que les petits offices, qui ne disposent pas d'assez de personnel, n'offrent pas encore.

France-Élaine Duranceau soutient que l'objectif d'avoir moins de 100 offices au Québec sera atteint prochainement. De 538 offices d'habitation au Québec en 2015, leur nombre est passé à 149 en 2023. Avec la nouvelle vague de fusions lancée l'automne dernier, ce nombre baisserait à 93, selon un document de la Société d'habitation du Québec (SHQ).

La ministre dit observer un changement d'attitude sur le terrain. Elle soutient que les réticences des petits offices s'estompent.

Certains offices ont de la difficulté. Ça ne va pas nécessairement bien dans tous les offices, alors les gens regardent ça et se disent : "OK, je perds peut-être un petit peu de pouvoir, mais du pouvoir sur quelque chose qui va mal, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée non plus".

Une citation de France-Élaine Duranceau, ministre de l'Habitation

Voilà pourquoi Mme Duranceau préfère laisser les projets de fusion en cours se faire naturellement. À son avis, ce sera pour le mieux.

France-Élaine Duranceau est députée de Bertrand, une circonscription à cheval sur les régions des Laurentides et de Lanaudière. Au dire de l'organisateur communautaire à la Fédération des locataires de HLM du Québec, Robert Pilon, il s'agit justement de régions où le processus de fusion a été retardé en raison de ce qu'il décrit comme des chicanes de clochers dignes d'une autre époque.

Les Laurentides, c'est une des régions au Québec où, malheureusement, dans les six dernières années, le jell-O n'a pas pris en matière de fusions. L'office de Saint-Jérôme, qui est un peu la ville centre dans le Nord, a traversé des périodes difficiles et n'a pas réussi, donc, à être le pôle rassembleur des autres offices, soutient-il.

Robert Pilon reconnaît que le nombre d'offices a diminué et que l'époque où chaque patelin avait son office municipal d'habitation est révolue. Mais il ajoute que les regroupements n'ont pas donné des offices de plus de 300 logements, seuil critique pour être en mesure d'avoir plusieurs employés aux compétences variées : relation d'aide, comptabilité, inspection de bâtiments, rénovation, etc.

C'est pourquoi il demande à la ministre de se montrer plus ferme face aux offices récalcitrants.

La ministre devrait mettre ses culottes et décréter des fusions. Après six années de pédagogie, je pense que le message est passé. Ceux qui voulaient l'entendre l'ont entendu, puis ceux qui ne voulaient rien savoir, je pense qu'on devrait les forcer à être performants malgré eux.

Une citation de Robert Pilon, organisateur à la Fédération des locataires de HLM du Québec
Robert Pilon est assis à son bureau où se trouvent plusieurs piles de feuilles ainsi que des crayons, une brocheuse et une tasse, entre autres.

Robert Pilon, organisateur communautaire à la Fédération des locataires de HLM du Québec

Photo : Radio-Canada

Robert Pilon n'en peut plus de ce qu'il qualifie d'offices broche à foin.

Du point de vue des locataires, nous, on a applaudi à ce processus de regroupement, parce que ça permettait aux offices de disposer de plus de ressources humaines compétentes dans différentes fonctions, explique-t-il. Puis tout ça en essayant de loger des gens qui sont les plus vulnérables de notre société; donc ça prend toutes sortes de compétences. Et c'est sûr qu'un petit office municipal avec un seul employé n'avait pas toutes ces compétences-là.

Il se réjouit des derniers développements dans les Laurentides, où un projet de fusion est en discussion pour regrouper les offices sur un territoire qui va de Saint-Jérôme à Mont-Laurier. Dans les Basses-Laurentides et au sud de Lanaudière, un autre projet de fusion regrouperait l'ensemble des offices de la couronne nord de Montréal.

Ces fusions feraient passer de 11 à 4 le nombre d'offices d'habitation dans les Laurentides et de 7 à 5 le nombre d'offices dans Lanaudière.

Cette perspective réjouit aussi la ministre Duranceau, qui connaît bien les difficultés vécues par les locataires de l'Office municipal d'habitation des Pays-d'en-Haut, qui ne dispose que de cinq immeubles à logements : quatre à Sainte-Adèle et un à Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson.

Sainte-Adèle avait un tout petit office et la personne qui était en charge des usagers, des questions immobilières et de la comptabilité, un moment donné, c'est trop de domaines différents pour une seule personne, dit-elle.

L'un des locataires de cet office, Guy Pelissier, qui est aussi président du Conseil consultatif des résidents de l'Office d'habitation des Pays-d'en-Haut, soutient que ce qui incite les locataires à se mobiliser en faveur des fusions est l'espoir que cela accélère le processus de rénovation des HLM.

Des sommes records sont disponibles pour rénover les HLM, et les locataires en sont bien conscients, dit-il. Certains demandent depuis des années que leur logement soit rénové. Ottawa et Québec se sont en effet entendus pour investir 2,2 milliards de dollars pour rénover les HLM. Cet argent doit être dépensé avant 2028.

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