Geoffrey Cantin-Arku : le prochain Québécois dans la NFL?
Le secondeur lévisien Geoffrey Cantin-Arku a bon espoir de rejoindre son ex-coéquipier.
Photo : Associated Press / Patrick Lantrip
Cinq ans après avoir quitté Québec dans le but avoué d’atteindre un jour la NFL, Geoffrey Cantin-Arku se félicite d'avoir suivi le chant des sirènes de la NCAA. Devenu un joueur d’impact à l’Université de Memphis, le secondeur lévisien peut presque toucher à son rêve.
La NFL, c’est tellement une grosse business. Je ne peux pas garantir que je vais être repêché, mais ce que mon agent me dit, c’est que je vais avoir au moins une opportunité de faire ma place durant un camp
, relate-t-il à quelques jours du repêchage du circuit Goodell.
Après un hiver passé à s’entraîner à Nashville entouré de professionnels, puis un Pro Day
devant des dépisteurs de la NFL et de la LCF, l’ancien des Élans de Garneau est de retour à Lévis, cette semaine, pour vivre ce moment charnière de sa carrière entouré de ses proches.
Geoffrey Cantin-Arku lors de la journée de tests des Tigers de Memphis.
Photo : Twitter Memphis Football
La route a été longue, mais il se retrouve là où il voulait être lorsqu’il a accepté une bourse d’études de l’Université de Syracuse en 2019. Mon dernier match au Québec, c’était contre Kevin Mital qui nous avait battus au Bol d’Or avec André-Grasset. J’avais bien joué, mais j’ai tellement évolué au football depuis que je suis parti aux États-Unis.
De Syracuse à Memphis
Cantin-Arku a finalement passé trois saisons à Syracuse - l’une perturbée par la pandémie - avant de joindre les rangs des Tigers de Memphis ces deux dernières années.
La dernière saison restera toujours gravée dans ma mémoire. On a gagné dix matchs et j’ai probablement joué mon meilleur football au sud de la frontière
, estime celui qui était capitaine et secondeur central partant des Tigers.
L’équipe a conclu la saison avec une victoire au Liberty Bowl, mais sur le plan individuel, le meilleur souvenir du Québécois restera un botté bloqué et retourné sur 80 verges pour un touché devant quelque 60 000 partisans en délire, en septembre contre Boise State.
🚨BLOCKED KICK SCOOP N SCORE🚨#AmericanFB x @MemphisFB pic.twitter.com/W5Gz9X9Y60
— The American (@American_Conf) September 30, 2023
J’en ai fait des touchés et des gros jeux dans ma vie, mais de retourner le botté que j’avais bloqué moi-même pour faire gagner mon équipe, c’était un moment extraordinaire. Je pense que ça va rester mon plus beau jeu en carrière.
Un secondeur polyvalent
Le jeu inspiré de Cantin-Arku sur les unités spéciales durant ses cinq saisons NCAA n'est d’ailleurs pas à négliger quand vient le temps d’évaluer son potentiel chez les pros.
Sur les unités spéciales, je suis un joueur qui peut aider probablement n’importe quelle équipe de la NFL. J’adore ça et c’est une opportunité d’être sur le terrain et de gagner la confiance des entraîneurs pour un jour jouer en défense
, détaille le principal intéressé.
Geoffrey Cantin-Arku à l'époque où il portait les couleurs de l'Orange de Syracuse.
Photo : charles wainwright photography / Chuck Wainwright
Même en défensive, sa polyvalence est d’ailleurs la carte de visite du secondeur de 1,91 m (6 pi 3 po) et 104 kg (230 lbs). Lors de sa journée de tests physiques devant les dépisteurs, fin mars, la priorité était de démontrer sa vitesse et sa mobilité.
Les secondeurs ne font plus autant de répétitions au bench press que dans le temps de Ray Lewis. Le jeu a changé et tu dois être capable de couvrir beaucoup d’espaces et de faire de la couverture de passe
, relate celui qui a discuté avec cinq équipes de la NFL dans les dernières semaines.
Sur les traces de Matthew Bergeron
Persuadé de recevoir au moins une invitation à un camp de recrues, Geoffrey Cantin-Arku ne laisse rien au hasard dans sa préparation. Il profite d’ailleurs des bons conseils de son ami et ex-coéquipier à Syracuse Matthew Bergeron, aujourd’hui garde partant des Falcons d’Atlanta.
On se parle quasiment chaque semaine. Ça fait presque qu’un an qu’il est là et il connaît le business de la NFL de l’intérieur. Grâce à lui, je sais à quoi m’attendre et quoi faire dans différentes situations.
Matthew Bergeron et Geoffrey Cantin-Arku ont passé trois saisons ensemble à l'Université de Syracuse.
Photo : Radio-Canada / Pascal Ratthé
Et si le rêve de la NFL devait attendre, Cantin-Arku sautera avec plaisir sur les terrains de la Ligue canadienne de football. Classé au 9e rang de la liste des meilleurs espoirs du repêchage de la LCF, tout juste devant son ami Kevin Mital, le Lévisien devrait être sélectionné en première ronde, la semaine prochaine.
La LCF pourrait servir de tremplin
Je n’ai aucun regret. J’ai tout donné et, au final, je vais être un professionnel d’ici deux semaines. Il y a énormément d’exemples de joueurs qui ont commencé dans la LCF pour finalement faire leur place dans la NFL. Je sais qu’il y a une équipe qui a besoin de moi et si elle ne me trouve pas, je vais la trouver
, prédit l'ancien de l’école secondaire les Etchemins.
À 25 ans, Geoffrey Cantin-Arku ne se voit pas accrocher ses épaulettes de si tôt, mais peu importe où sa carrière pro le mènera, il est fier du chemin parcouru jusqu'ai maintenant.
C’est dur pour un Québécois d’aller dans un autre pays, en anglais, et de performer avec les Américains. Quand Matthew [Bergeron] et moi sommes arrivés à Syracuse, je pense qu’il y avait 36 Canadiens en division 1. Cinq ans plus tard, il y en a au-dessus de 100 et je pense que ça fait juste commencer.
