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Les superviseurs de l’escouade contre la violence armée du SPVM claquent la porte

Des véhicules de police devant un édifice.

L'escouade ARRET du SPVM est menacée de disparaître avec la démission en bloc des derniers policiers qui la composaient. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Stéphane Grégoire

Les opérations de l'escouade ARRET du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), la seule équipe spécialisée se consacrant à temps plein à la lutte contre les crimes par armes à feu dans la métropole, sont fortement ébranlées par le départ groupé de tous ses policiers-superviseurs, a appris Radio-Canada.

Lancé à l'automne 2022 pour répondre à la flambée de violence armée qui sévissait à Montréal, le projet ARRET se voulait l'abréviation des mots action, répression, résolution, engagement et terrain. À ses débuts, l'escouade comptait 63 membres, dont un commandant, quatre lieutenants, quatre sergents, huit sergents-détectives et 48 policiers, dont le mandat était de faire la vie dure aux groupes criminels.

Le SPVM avait d'ailleurs déclaré que leur mandat était de perturber les activités des groupes criminels violents en occupant le terrain, en collectant des renseignements et en intervenant directement auprès de leurs membres pour une durée indéterminée.

À l'été dernier, il a été décidé que l'escouade mettrait fin à ses activités le 22 septembre prochain.

Mais selon une lettre annonçant leurs départs de l'escouade, dont nous avons obtenu copie, les superviseurs démissionnaires jugent que le manque de ressources policières et matérielles rend impossible la mission de l'escouade ARRET, six mois avant sa fin officielle.

Pour ces raisons, nous avons suggéré des pistes de solutions depuis septembre 2023 afin de diminuer les coûts d’opération occasionnés par le manque de ressources humaines. Aucune ne fut retenue.

Une citation de lettre de demande de réassignation des superviseurs d'ARRET, dont Radio-Canada a obtenu copie

Selon nos informations, on a rarement vu des superviseurs larguer en groupe leur escouade et laisser leur équipe derrière eux, au sein de la police de Montréal. Les démissionnaires ont demandé à être mutés ailleurs dans l'organisation dès le 4 mai prochain.

À la rédaction de leur lettre de demande de départ, ARRET ne disposait que de dix duos de policiers pour deux équipes (cinq voitures-patrouilles par quart de travail) afin d'intervenir sur toute l'île de Montréal. Un nombre jugé insuffisant pour avoir un impact réel sur les groupes criminels et, surtout, risqué en cas de problème.

Devant cet état de situation, qui de notre avis compromet toutes les raisons pour lesquelles nous nous sommes engagés, nous sommes contraints avec regret de demander une fin à nos assignations respectives au projet ARRET.

Une citation de lettre de demande de réassignation des superviseurs d'ARRET, dont Radio-Canada a obtenu copie

Le projet ARRET est maintenu pour la période estivale, dans la même structure et avec le même nombre de policiers qu’au cours des derniers mois, soit 5 superviseurs et 36 agents, a tenu à rectifier la Division des communications du SPVM à la suite de nos questions.

Or, selon des policiers au sein de l'escouade, le nombre de policiers aurait été bonifié par la direction du SPVM dans les heures qui ont suivi la lettre de demande de réassignation des superviseurs d'ARRET.

Des policiers installent un périmètre de sécurité.

L'escouade ARRET, qui luttait à temps plein contre la violence armée à Montréal, a été abandonnée par tous ses policiers-superviseurs en raison de compressions budgétaires et de problèmes de rétention de personnel policier. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Stéphane Grégoire

Le Service de police de la Ville de Montréal tient à se faire rassurant, et affirme que l'escouade ARRET va poursuivre son travail pour la saison estivale. Mais il évite de mentionner le grade et l'importance des gens qui quittent le bateau prématurément.

Il n’y a pas eu de demande de fin d’assignation massive de l’équipe à ce jour. Il est toutefois possible que certaines personnes transmettent une demande sans attendre la fin prévue des activités du projet ARRET, a rajouté par écrit la Division des communications du SPVM.

Le projet ARRET a été lancé en pleine flambée de la violence armée. Compte tenu des problèmes de recrutement et de rétention de policier, le SPVM est actuellement dans une réorganisation de ses effectifs pour pallier le manque de policiers dans certains secteurs et services d'enquête de la métropole.

La lutte contre la violence armée demeure la priorité numéro 1 du SPVM et nous nous y attaquons sur plusieurs fronts, par un effort collectif de nos différentes équipes et en adaptant continuellement les stratégies déployées. Mentionnons entre autres la mise en place des collectifs en 2023, qui regroupent des policières, des policiers et du personnel civil aux expertises variées, ajoute la réponse écrite du SPVM.

Une balle a été tirée dans la vitre d'un immeuble à logements.

Selon nos sources policières, le renseignement criminel recueilli sur le terrain au cours des derniers mois laisse appréhender chez les policiers du SPVM des règlements de compte armés entre différents groupes criminels et factions de gangs de rue. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Stéphane Grégoire

La Fraternité des policiers et policières de Montréal a refusé de commenter la situation au sein de l'escouade ARRET.

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